Monday, January 19, 2004

Niamey, c'est une ville polyglotte. Comme tout le pays et toute l'Afrique d'ailleurs. Ici la langue offiielle est le français, pour les raisons de l'histoire de la sous-région et aussi de besoin de langue franque. Mais promener en ville c'est d'écouter "Fofo" et "Sannu," par exemple, plus souvent que "Bonjour." C'est normale, vu le fait que le Zarma et/ou le Haoussa sont les langues maternelles de la grande majorité de la population.

C'est aussi normale ici et dans le plupart de l'Afrique d'écouter et parler plusieurs langues au cours d'une journée. J'ai l'impression qu'on ne peut pas parler une seule langue dans la journée sans se borner socialement et intellectuellement.

Handicap ou avantage, vivre avec ce multilinguisme? J'ai l'impression que ce n'est pas un désavantage a priori, et il y a des aspects positives. La communication passe bien par les voies (et voix) plurales si on est habitué. Le problème arrive si on ne maitrise aucune de ces langues - et les possibilités d'expression sont ainsi limités. Mais si on a une connaissance un peu approfondie dans au moins une langue, on peut, je crois, aller plus loin avec des autres langues.

En fin, ce sont quelques réflexions. J'ai l'impression sans avoir vraiement recherché la question que les dynamiques des sociétés multilingues de l'Afrique - et les implications pour l'éducation, la culture, le développement, etc. - ne sont pas très bien compris jusqu'au présent.

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